Une voix immortelle

Posté le 20 juin 2021

Les goûts et les couleurs ne se discutent pas ! Certes ! On aime ou on aime pas. Mais pourquoi ? Est-ce par des sensibilités différentes ou par le conditionnement des effets de mode ? On pourrait disserter longtemps. La musique ne s’écoute pas qu’avec les oreilles mais avec le corps tout entier en particulier lorsque ses vibrations vous transpercent et vous transcendent. Pris jusqu’aux tripes, l’émotion vous gagne et vous envahit et parfois même jusqu’à l’envoûtement.

Il en est de ces voix dont l’onde porteuse retransmet fidèlement la profondeur et la hauteur des sentiments. Celle de Maria Callas par exemple, une mezzo soprano hors pair dont la tessiture sur trois octaves est exceptionnelle (du fa dièse au contre-mi). Un subtile mélange entre la voix d’opéra et d’imitatrice : c’est ainsi que l’on peut qualifier la Diva. C’est probablement au tout début de son déclin qu’elle est des plus émouvante.

Son amour intact mais blessé par le choix d’ Aristote Onassis de lui préférer Jackie Kennedy en seconde noce. La voilà devenue comme « maîtresse », une simple relation de transition. Elle s’identifie alors à Norma dans l’œuvre de Bellini qui écrit son opéra pour surpasser lui-même la blessure d’un amour refusé. Le chant de la « chaste déesse » (Casta Diva) résonne comme une supplique à la paix :« Oh, pure déesse argentant, Ces arbres sacrés!, Donnez-nous un beau visage, sans nuages et sans voile!, Tempérez les cœurs ardents, et le zèle audacieux, Répandez sur la terre cette paix que vous faites régner au ciel ! ».

La mélodie et le chant inspireront en 1977, Mireille Matthieu qui en fera un arrangement avec la chanson Mille colombes : « Que la paix soit sur le monde, Pour les cent mille ans qui viennent... »