La salle d’honneur à l’honneur.

Posté le 5 octobre 2021

Chaque régiment en possède une. Souvent confiée à l’officier tradition de l’unité, elle est un lieu de mémoire privilégié. Elle est même réglementaire et ne constitue pas un « plus » ou un passe-temps.
C’est en effet en 1839, qu’on trouve l’origine d’un projet d’instituer des salles d’honneur dans les régiments de l’armée française.

En 1872, le Général COURTOT DE CISSEY, Ministre de la Guerre, dans une ordonnance définit la culture de la tradition comme une impulsion de l’ Etat : « Nos efforts doivent tendre surtout à raffermir et développer la valeur morale de l'armée, cette force qui est la plus sûre garantie de notre avenir et à laquelle ni le nombre, ni les moyens matériels, ni les perfectionnements de l'art de la guerre ne sauraient jamais suppléer. Un des moyens les plus efficaces, à mes yeux, d'atteindre ce résultat, c'est d'entretenir dans tous les corps le culte des traditions. »
Si ces salles d’honneur ne sont pas toutes ouvertes au public, c’est parce qu’elles sont des musées créés par des militaires et pour des militaires.

A Colmar, au 152e régiment d’infanterie, « le premier des régiments de France », la salle d’honneur est très étoffée. Et voici que ce 1er octobre 2021, elle est mise à l’honneur en ce jour et s’enrichit encore des effets personnels d’un ancien chef de corps, Pas n’importe lequel : c’est le colonel Colliou à l’époque, en 1944 qui fait renaître le régiment de la clandestinité.
C’est un casse-tête parfois pour les régiments dont la vocation première n’est pas de récolter des fonds et de participer à des enchères afin de récupérer des objets dont la place privilégiée revient au régiment plutôt que dans les alcôves des collectionneurs. Mais ce fut fait ! A l’ aide d’ une cagnotte en ligne et de généreux donateurs, l’opération fut menée « militairement ».

L'interview du chef de corps du 152e régiment d'infanterie.(vidéo adhocprod)