C’est un moment important pour le capitaine Julien. Prendre un commandement c’est toujours un événement marquant dans une carrière. Et pour un capitaine, c’est même le faîte de son grade. Il faudra en profiter car ce temps exceptionnel ne dure que deux ans et rares sont les privilégiés qui bénéficient d’une prolongation d’un an tout au plus.
C’est à Niedermorschwihr que s’est déroulée, ce 3 juin à 11 heures la passation de commandement de la compagnie d’appui du 152e régiment d’infanterie. L’orage s’est invité tout juste pour la cérémonie et le défilé. Un vrai « temps d’infanterie » pour ces soldats aguerris.

Une compagnie de choc
Héritières des compagnies d’éclairage et d’appui (cea), ces unités d’appui sont composées d’une section de tireurs d’élite, une section d’aide à l’engagement débarqué (unité d’élite de commandos) et une section d’appui (missiles antichars et mitrailleuses). Pour cet officier quadragénaire marié et père de trois enfants, cette compagnie n’a plus de secret pour lui. Arrivé au 15-2 en 2018, il a été chef de la section de tireurs d’élite pendant deux ans et ensuite officier adjoint au capitaine commandant la compagnie jusqu’à ce jour. Son temps de lieutenant, il l’a débuté à la légion étrangère comme chef de la section d’appui au prestigieux 2e REP. S’y ajoute sa période de sous-officier comme adjoint de la section d’aide à l’engagement débarqué au 1er RCP.

De l'expérience en OPEX
Cette connaissance interne de la compagnie d’appui est complétée par une expérience de combat en OPEX qui commence en 2004 au Kosovo, suivi de deux séjours en Afghanistan, ainsi que plusieurs pays d’Afrique.
« Vous reconnaîtrez désormais pour votre chef le capitaine Julien, ici présent, et vous lui obéirez en tout ce qu’il vous commandera, pour le bien du service, l’exécution des règlements militaires, l’observation des lois et le succès des armes de la France. ». C’est par cette phrase rituelle prononcée par le colonel Pratt commandant le 152e régiment d’infanterie que l’impétrant est intronisé.

Et le flambeau est passé !
C’est ainsi également que son prédécesseur, le capitaine Arnaud très apprécié de ses subordonnés, ses « anges noirs » comme il les appelle, quitte son commandement après trois années exemplaires. Et ce n'est pas peu dire pour cet officier quinquagénaire issu du rang, dont l'aptitude des plus exigeantes pour ce type de compagnie, a toujours été largement au-dessus du niveau requis. Il reste au 15-2 et devient officier de tir du régiment.

une cérémonie sous la pluie et le tonnerre.