D'une tranchée à l'autre !

Posté le 22/04/2024  

Le Régiment de Marche du Tchad dispose depuis peu d'un réseau de tranchées élaboré par le 13e Régiment de Génie. Cette infrastructure de simulation de combat vient compléter un dispositif très complet qui permet aux marsouins de Meyenheim d'être autonome pour l'instruction de deux sections de combat.



Le conflit actuel en Ukraine s’est figé pour l’instant sur une ligne de front dans un combat de tranchées. On pense à tort que les dernières datent de la première mondiale. Alors qu’il faut se rappeler celles de la colonne Leclerc face à l’Afrika Korps lors du deuxième conflit mondial. Plus proche de nous, il ne faut pas oublier celles de la cuvette de Dien Bien Phu lors de la guerre d’Indochine dans les années cinquante. Bien sûr, tous les militaires savent que l’attaque vaut mieux que la défense et le privilège va à une guerre de mouvement.
Cependant, il est souvent nécessaire de tenir une position acquise et lorsque la ligne de combat se fige dans un combat statique, le bon fantassin équipé de sa pelle creuse son trou individuel qui une fois relié entre eux, lorsque la situation défensive s’installe, ceux-ci forment les premières tranchées.



Les marsouins du Régiment de Marche de Tchad, installé depuis 2010 sur l’ancienne Base aérienne de Meyenheim dispose d’un vaste espace qui leur ont permis de s’équiper comme un petit camp d’entrainement. Ils sont donc autonomes pour permettre l’instruction complète de deux sections au combat sans avoir à se déplacer vers d’autres installations.



C’est ainsi qu’ils disposent d’un stand de tir ouvert évolutif longue distance, d’un village d’entrainement de combat en zone urbaine et de bien d’autres choses encore. Un nouvel ouvrage est venu compléter ce dispositif à la fin de l’année 2023. Il s’agit de deux lignes de tranchées, représentant 515 mètres linéaires. Elles ont été creusées par le 13e régiment de génie du Valdahon appartenant à la même brigade que le RMT. Une quarantaine de sapeurs et une dizaine de marsouins ont participé à ce chantier l’automne dernier. Il a duré une vingtaine de jours et nécessité 18 000 sacs de terre, chacun faisant 30 à 40 kilos.



Ce savoir-faire étant perdu, il a fallu se replonger dans des ouvrages techniques parfois très anciens tel le manuel complet de fortification datant de 1909. L’ouvrage est sophistiqué. Les boyaux ne sont pas des lignes complètes pour éviter les tirs en enfilade. Ces lignes brisées permettent de tenir des positions, de se camoufler et se protéger de l’artillerie. Un petit clin d’œil à l’Histoire, elles font face au Hartmannwillerkopf, La montagne surnommée la mangeuse d'hommes où on recense encore 90km de tranchées de la première guerre mondiale.

Clip de la séance de combat