Par tous les diables !

Posté le 28 février 2022  

C’est ainsi que Jean-Claude Savant, président de la fédération des amicales des anciens diables rouges pourrait être qualifié. Car s’il a terminé sa carrière au 15-2 comme chef des services techniques, il l’a commencée chez les chasseurs de Tübingen , les fameux diables bleus ! Mais sa préférence est aux diables rouges de Colmar. Voilà trois ans qu’il assure la présidence de la fédération et de l’amicale colmarienne.

Celle-ci, constituée en 1987, compte 235 membres de toute la France et même au-delà. La plupart se répartissent dans les amicales de Colmar, Labaroche, dans le Sundgau mais aussi à Saint-Dié. Jusqu’à l’année dernière, en faisait partie également les anciens combattants volontaires du 152e RI 1944-1945 à Lapalisse mais suite au décès du dernier survivant, l’amicale s’est éteinte.

C’est, parmi les causes structurelles, la première qui concerne les associations mémorielles : les membres prennent de l’âge et les effectifs diminuent. Mais il y a aussi le trop grand nombre d’associations. Il en résulte que pour des anciens militaires d’active, adhérer à toutes les amicales des régiments où ils ont été affectés, s’avère coûteux. D’autant plus que les sous-officiers sont sollicités par l’association des médaillés militaires et les officiers par la société des membres de la légion d’honneur ou l’ordre national du mérite.

Enfin, les armées sont organisées, depuis plusieurs années pour permettre la projection de forces militaires dans des opérations extérieures (OPEX). Celles-ci, par leur intensité et les risques multiples de l’expérience du feu tissent des liens bien plus forts parmi les militaires que la vie de quartier. Ces vétérans appelés « la quatrième génération du feu » se retrouvent mieux dans les réseaux sociaux. En effet, ils privilégient ces derniers pour leur immédiateté et leur souplesse d’emploi, dépouillés de contingences administratives ou protocolaires.

La crise sanitaire est la cause circonstancielle principale qui a ralenti voire « éteint » la vie associative par des confinements successifs. Des membres décrochent soit par lassitude, soit pour les plus vulnérables par peur d’être contaminés. Enfin, l’isolement contraint renvoie les moins jeunes vers les réseaux sociaux.

L’amicale du 15-2 a pu limiter les « dégâts » tout d’abord parce qu’elle peut s’adosser à son régiment. Présente dans l’enceinte du quartier, les mardis après-midi, pour compiler les archives et contribuer à l’historique de l’unité, elle bénéficie, depuis l’actuel chef de corps, de deux soldats volontaires désireux de mieux connaître le 15-2. Ceci permet une rencontre et une meilleure connaissance de l’amicale par les plus jeunes. Mais également parce qu’elle a su garder le contact, d’abord par sa page Facebook mais aussi par la voie d’échanges épistolaires avec les plus anciens.

De plus, elle se rend utile lors de sa présence aux diverses cérémonies militaires, en particulier, celles internes au régiment. Lors de la remise de la fourragère aux jeunes diables rouges, l’amicale assure la couverture photo et vidéo de l’événement. Ce qui s’est avéré précieux, dans les moments durs de cette crise où même les familles n’étaient pas conviées.
Le clip de l'amicale sur adhocprod.com