Les jeux de la Saint-Maurice

Posté le 15/09/2022  

Célébrée normalement le 22 septembre, la "saint Maurice" fête des fantassins a été fêtée ce 15 septembre au Quartier Walter par les Diables Rouges pour des raisons d’agenda opérationnel.
Il fut un temps où l’on disait : « Et par saint Maurice ! Vive la biffe ! » nom donné à l’infanterie en 1914. On célébrait le saint par une messe même devant le front des troupes jusqu’en 1972. Ensuite la neutralité philosophique, politique et religieuse imposée par le règlement de discipline générale rendit l’eucharistie facultative toutefois de moins en moins suivie même si elle était dédiée aux défunts du régiment. Après ces célébrations tant militaires que religieuses, le repas de corps clôturait déjà la journée.



Mais ça, c’était avant ! L’infanterie 2.0 a changé car on sait dans l’armée, que la capacité d’adaptation est la chance concrète de survie. « Aujourd’hui le fantassin de 2022 ne reconnaît pas saint Maurice comme un saint religieux. On va au-delà du patron. Et ce sont bien les valeurs intemporelles du fantassin que l’on célèbre dans des jeux organisés en l’honneur de l’ancien chef militaire romain. » précise le colonel Luisetti, commandant le 152e régiment d’infanterie. La combativité, la rusticité et la fraternité d’arme mettent ces jeux en valeur comme le souligne également le chef de corps.



C’est vrai que le parcours de Maurice, centurion de l’armée romaine en 303 est assez exceptionnel. Il est sorti du rang et est primicier (le chef de la 1re centurie qui dirige la colonne légionnaire. Ce qui donnera plus tard le nom de colonel). Mais sa légion est thébaine et chrétienne, il refuse de renier leur foi et César les fit tous exécuter. « Mieux vaut pour nous mourir innocents que vivre coupables » dit Maurice avant de mourir. Très vite retenu comme exemple, il est associé aux armées dès le haut Moyen Âge. Invoqué pour assurer la victoire des armées carolingiennes dès les années 780. La dévotion des soldats à saint Maurice ne faiblit pas aux époques plus récentes. Après la Garde pontificale suisse en 1502, les Chasseurs alpins de l’armée italienne l’adoptent en 1941. Un ordre de Saint-Maurice réunit également les fantassins les plus méritants de l’armée américaine.



« Finalement, le culte des patrons d’arme dans l’armée de terre vise à figer l’esprit de corps. On retrouve dans ses jeux l’incarnation de ce qui est la cohésion qui est un facteur incontournable d’efficacité opérationnelle et également un facteur d’intégration intergénérationnelle. » ajoute Lucifer, le chef des Diables Rouges. C’est pourquoi la matinée s’est terminée avec un repas de corps.

La vidéo des jeux de la "Saint-Maurice"