Ad Hoc News 
Il est 10 heures, les jardins de la section colmarienne des amis de la Nature au chemin du Natala, décorés aux couleurs du scoutisme, ouvrent leurs portes pour une belle journée de commémoration.
Et comme un dimanche, le public afflue lentement. Amis, membres, anciens, scouts d’autres villes sont au rendez-vous de l’invitation. Une magnifique exposition qui mêle photos, documents, écussons, étendards et autres reliques attend le visiteur. Depuis près d’un an, elle a été préparée en amont à l’aide également d’un groupe Facebook « J’étais scout à la 1re Colmar » qui a permis le partage de documents. Plusieurs thèmes sont abordés tels que les lieux où le Groupe à campé, les nombreux locaux qu'il a occupé dans toute la ville ou encore ses différentes évolutions au cours de de ces dix décennies.
Colmar, un exemple de longévité et de vitalité
« On a cent ans ! Centenaire pour une personne, c’est déjà exceptionnel ! Mais alors pour un groupe scout, cela La pédagogie scoute de Baden Powell fait l’objet de beaucoup de critiques depuis son arrivée en France et cela en particulier dans le Clergé. On doit à Jacques Sevin, jésuite de rencontrer et de se lier d’amitié avec le fondateur anglais. Dans sa pensée et dans son cœur, il forme la résolution de fonder les scouts catholiques en France. Avec l’Association des Scouts de France en juillet 1920, il fédère les expériences de scoutisme catholique qui existent en France depuis 1911 ; il repense entièrement le scoutisme de Baden-Powell dans l’esprit catholique.relève de l’exploit ! Eh bien, on l’a fait! » clame haut et fort Camille, adjointe au responsable de groupe et qui fait le discours d’introduction. Le groupe scout est créé par Georges Christ en 1921 (décédé en 1951). C’est un des premiers groupes scouts de France et le premier d’Alsace depuis la dissolution de la 1re Strasbourg.
C’est un record de longévité pour Adeline Cazabat du conseil d’administration des scouts et guides de France représentant l’équipe nationale. En effet mis à part l’interruption de la deuxième guerre mondiale, le groupe n’a jamais cessé d’exister (Hitler avait interdit les mouvements scouts au profit du monopole des jeunesses hitlériennes) . Mais sa « résurrection » en 1945, est marquée par la venue à Colmar de Lady Olave Baden Powell épouse du fondateur et fondatrice de la branche féminine (les guides) en 1909.
C’est aussi un record de vitalité. Le groupe était présent partout et a expérimenté toutes les opportunités du scoutisme y compris celle des scouts marins de 1993 à 2003. Toutes les tranches d’âge sont encore aujourd’hui représentées : farfadets, louveteaux, scouts, pionniers et compagnons.
« Le groupe de la 1re de Colmar vit et agit ! Plus de 1001 projets ont été élaborés, des centaines de camps ont été vécus partout en France et des dizaines de projets humanitaires et solidaires ont été élaborés sur les cinq continents. Pour tout cela merci ! » scande Camille.
La joie des anciens
Marc Bouché, représentant Brigitte Klinkert exprime sa fierté d’être là. Marc Gerrer, ancien lui aussi rappelle en tant que président du conseil de fabrique de Saint-Martin, l’attachement de la paroisse à son groupe scout et le soutien logistique si besoin. Emmanuelle Rossi, adjointe au maire et représentant le premier édile de la cité, partage sa joie et son émotion des valeurs reçues d’un mouvement de jeunesse similaire : les âmes vaillantes. Il y a aussi Didier qui ne garde que des bons souvenirs : rangers en 1976, pionniers et ensuite chef à 18 ans en 1982. Parti sur Strasbourg pour ses études, il continue jusqu’en 1986. il regrette ensuite d’avoir perdu sa disponibilité.
L'avenir
Le groupe compte à ce jour une soixantaine d’enfants et jeunes. Une maîtrise d’une dizaine de chefs assure l’encadrement mais le groupe en réclame d’avantage. Les jeunes chefs osent dire qu'ils sont là par devoir à ne pas confondre avec obligation ! « C'est important de transmettre ce que l'on a reçu. » déclare Benjamin chef des pionniers. Ces responsables très jeunes sont appuyés de jeunes parents comme Céline chef des louveteaux dont la fille est dans la troupe.
Après un pique-nique, et un grand jeu, la journée s'est clôturée par une messe célébrée par le vicaire de Saint-Martin. Ensuite une délégation s'est rendue au cimetière du Ladhof sur la tombe de Georges Christ.
Un peu d'histoire ...
Une genèse anglo-saxonne
Le général anglais Lord Baden Powell, formait ses troupes en utilisant le système d’apprentissage par l’expérience («learning by doing»). Il découvre quelque chose de nouveau : Les jeunes aussi sont prêts à prendre des responsabilités lorsqu’on leur fait confiance. Cette découverte du « savoir faire » était alors révolutionnaire, car les pédagogues pensaient que l’éducation était uniquement fondée sur le savoir par une écoute absolue. Ainsi, le scoutisme est né en Angleterre en 1907.
Le scoutisme en Alsace a commencé déjà sous la période allemande . Il arrive à Berlin comme à Metz de façon interconfessionnelle en 1911. « le 26 avril 1913, le Kaiser est accueilli par les troupes de Neuf-Brisach, Colmar, Sélestat et Strasbourg. Un an plus tard, le 8 mai, ils sont 700 Pfadfinder (scouts) venus de Colmar, Haguenau, Mulhouse, Sélestat, Strasbourg et Wissembourg. » comme le précise Lionel Godet un ancien de la 1re Colmar présent avec son foulard. Mais en 1916, le scoutisme allemand, déjà encadré par des militaires, devient une préparation militaire et lui donne mauvaise réputation au sortir de la guerre.
L’impulsion jésuite et catholique
La pédagogie scoute de Baden Powell fait l’objet de beaucoup de critiques depuis son arrivée en France et cela en particulier dans le Clergé. On doit à Jacques Sevin, jésuite de rencontrer et de se lier d’amitié avec le fondateur anglais. Dans sa pensée et dans son cœur, il forme la résolution de fonder les scouts catholiques en France. Avec l’Association des Scouts de France en juillet 1920, il fédère les expériences de scoutisme catholique qui existent en France depuis 1911 ; il repense entièrement le scoutisme de Baden-Powell dans l’esprit catholique.