Dissolution de la 5 du 15-2

Posté le 16/06/2022  

Depuis une semaine, plusieurs compagnies du 152e régiment d’infanterie changent de chef. C’est dans leur ville marraine que ces passations ont eu lieu, avec l’émouvante transmission du fanion d’un capitaine à l’autre comme le signe de la permanence du commandement. Mais pour la 5e compagnie, un autre cérémonial se déroule au quartier Walter ce mardi 14 juin à 11 heures. C’est la dissolution de l’unité. Celle-ci a lieu devant tout le régiment où la compagnie défile une dernière fois en présence du chef de corps et du maire de Sélestat, ville marraine de la 5, invité pour l’occasion.

Faire et défaire, c'est toujours travailler
Le capitaine Matthieu qui l’a commandée pendant deux ans n’aura pas de successeur et son fanion rejoint la salle d’honneur où il repose maintenant comme le témoin d’une époque. Un jour peut-être, les mains d’un autre capitaine le recevront pour une éventuelle renaissance. Ainsi va l’armée où l’on dit souvent de manière ironique : « faire et défaire, c’est toujours travailler ». Mais trêve de plaisanterie, le corps militaire est vivant et donc se métamorphose. « C’est le terrain qui commande » dit-on dans les armes de mêlée. Et donc au niveau du haut commandement, ce sont les théâtres d’opérations qui définissent l’organisation.

Pas de réduction d'effectifs
Ainsi tous les régiments d’infanterie sont concernés par la dissolution de leur 5e compagnie. On revient à un organigramme de 4 unités de combat, une unité d’appui et une autre pour le commandement et la logistique. Mais comme dans la loi de Lavoisier : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » . Il n’y a donc pas de réduction d’effectif. Dans l’état actuel des choses , tous les diables rouges restent au régiment et sont réaffectés dans les autres unités. Toutefois, comme le souligne le colonel Pratt chef de corps, suite à la guerre en Ukraine et face aux nouvelles menaces, une partie de ses hommes seront reversés au sein de l’armée de terre dans le cadre de création d’unités nouvelles d’acquisition du renseignement équipées de drones.

Pour le capitaine Matthieu, ce temps fort est terminé. « Commander une compagnie . C’est le cœur du métier du commandement des hommes », comme il l’exprime avec beaucoup d’émotion. Cette expérience menée y compris en opération au Mali au sein de l’opération Barkane est inoubliable. Cet officier sous contrat passé par le 4e bataillon de l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, affecté au 15-2 depuis 2014 est plein de ressources. En effet avant de s’engager, ce strasbourgeois né d’une père français et d’une mère allemande a obtenu une licence en géographie à l’université de Mayence. Sans nul doute, ses compétences et son expérience seront bien utiles au bureau opérations instruction du régiment.

Clip vidéo de la cérémonie